Redécouverte

Rezzik étant rétablit, Zéphyr n’avait plus la moindre obligation. Si, comme il l’espérait, la directrice avait su lire sur ses lèvres plus tôt dans la journée, elle ne tarderait pas à le contacter par l’intermédiaire de sa boite noire. Comme il n’avait pour l’instant reçu aucune affectation particulière, il se dirigea d’un pas vif vers son futur lieu de travail : la bibliothèque.
Quand il franchit enfin la grande double-porte qui y menait, Zéphyr se figea. En dix ans, il avait eu l’occasion de se rendre des biens des lieux, mais aucun d’entre eux ne rivalisait en termes de prestance avec la grande bibliothèque de la GEMR. A perte de vu s’étendait des rangé de livres, dont des manuscrit originaux, voir des papyrus de l’ancienne bibliothèque d’Alexandrie. Les vieux ouvrages poussiéreux côtoyaient les bases de donné informatisé dans un décor luxueux rappelant la renaissance. L’âge d’or de la connaissance étant révolu, au profit de celui de l’argent, il était rare que des bâtiments aussi sublimes soient encore bâtit.
L’ensemble des documents s’étendant sur trois étages, il faudrait probablement un peu de temps a Zéphyr pour s’habituer au lieu et pour être capable d’y guider les élèves.

Le bibliothécaire se plongea donc dans la base de donné a la recherche de système de classement. Ce faisant, il commençait à tenter de mémoriser le titre ainsi que le thème d’un maximum d’ouvrage. Comme il s’y attendait, les livres n’était que la partie émergé de l’iceberg : en plus d’ouvrage plus ou moins vieux, la bibliothèque disposait d’une grande quantité de documents audiovisuels, de revus, d’œuvres d’art, … mais pas internet. Les élèves n’y ayant pas droit, cette ressource quasiment illimitée était perdues pour eux.

Alors qu’il était plongé dans sa lecture, sentit comme une présence. Quelqu’un venais de rentrer dans la pièce. Un an auparavant, il se serait retourné sur le champ pour être certain de ne pas être défavorisé en cas d’attaque. Pourtant, une unique année d’inactivité avait suffit à lui faire oublier ce reflexe élémentaire. Un autre point capital était le lieu : a la GEMR, aucun membre du personnel n’avait de raison de ‘attaquer et seul les élève pouvaient représenter une menace, et dans un excès d’orgueil, il s’était dit qu’un élève serait de toute façon facile à maitriser.
La prochaine fois, il serait prévenu : GEMR réserve toujours des surprises et les choses ne sont jamais autant prévisibles qu’on le voudrait. Aussi ne fut il pas surprit mais juste étonné quand il sentit une main lui saisir le cou tandis qu’une autre interdisait tout mouvement a son bras gauche.
Il était impensable pour un combattant tel que lui de rester dans une position si défavorable plus d’un instant. Zéphyr relâcha donc l’intégralité de ses muscles, rendant la clé de bras inefficace car cette dernière est basée sur un rapport de force. De plus, son bras droit était encore libre comme l’air ; il n’y avait que trois explication a cela : soit son adversaire était stupide, soit il débutait, soit il voulait laisser une chance au bibliothécaire. Pourtant, seule la troisième solution était envisageable au sein de la GEMR, car aucun individu des deux premières catégories n’aurait pu franchir l’enceinte de l’établissement. Comme il serait dommage de ne pas profiter d’un avantage, sa main libre plongea entre les replis de sa veste et en ressorti avec une version personnalisée de Desert Eagle, l’une des arme de poing les plus dévastatrices, et le pointa sur la tempe de son agresseur en une fraction de seconde.

Sans attendre de réponse précise, Zéphyr usa de sa souplesse pour se dégager de l’étreinte de l’étrangère. Ce mouvement l’obligeant a cesser de la tenir en respect avec son arme, il du faire quelques pas pour se mettre hors de posté d’une nouvelle attaque. Faisant maintenant face a la jeune fille, il ne pu s’empêcher de pense qu’il l’avait déjà vu quelque part.

Alors que la jeune fille évoquait des souvenirs du passé, Zéphyr s’accorda une demi-seconde pour se perdre dans les méandres de sa mémoire, se remémorant l’hiver mille neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf. Monsieur Néro, encore directeur, avait organisé comme tous les ans un grand bal pour que les élèves puissent se détendre pour les fêtes de fin d’années. Bien entendu, comme tous les ans, quelques surprises avaient été préparées pour les élèves ; le matin du bal, chacun avait reçu sur sa boite noire le message suivant :

Citation :

[Nom de l’élève], la GEMR vous souhaite un joyeux noël.
Nous avons cependant le regret de vous annoncer que l’accès a la salle de bal ne se fera que sur invitation et que, suite a une erreur, vous ne disposez pas encore de la dite invitation. Nous vous prions donc de vous rendre auprès de votre professeur référant pour qu’il vous remette l’une des invitations qu’il a en sa possession. Il serait sage de votre part de vous en procurer une dans les plus bref délais car un souci d’impression nous a contrait a ne produire qu’une invitation pour deux élèves.
Salutation,
L’administration de la GEMR

L’objectif évident de cette opération était de pousser les élèves à mettre en œuvre tout ce qu’ils avaient appris pour se procurer l’une de ces invitations. Zéphyr, alors chargé de superviser les travaux pratiques, surveillait discrètement les futur criminels s’affronter pour la possession de ces précieux sésames. Quand vint l’heur de l’ouverture de la salle de bal, un élève de première année en classe de combat s’était élancer sur lui, persuader que ce dernier avait encore des invitations sur lui et qu’il pourrait ainsi entrer. Malheureusement pour lui, non seulement Zéphyr n’avait pas la moindre invitation, mais il le maitrisa avec une facilité humiliante. Ne résistant pas a l’envi de se moquer de ce petit présomptueux, il alla même jusqu'à critiquer ouvertement tous les défauts de sa techniques de combat, et la liste était longue …
Probablement parce qu’elle avait estimé que Zéphyr étai allé trop loin, une autre élève de la classe du malheureux perdant se glissa derrière son professeur et, grâce a un enchainement d’un niveau bien plus élevé que celui attendu d’une première année, le mis a terre.
L’humiliateur avait il pour autant été humilier ? En parti seulement. En effet, la seconde d’après il était debout et près à montrer à cette fille particulièrement douée qu’elle était encore loin de rivaliser avec lui.
Revenant à la réalité, un unique mot vint à l’esprit et aux lèvres du bibliothécaire.

Voyant un sourire se dessiner sur le beau visage de la jeune femme, Zéphyr fut assuré qu’il avait vu juste, c’était bien Raven ! Et dire qu’il avait faillit ne pas reconnaitre une de ses élèves préféré du temps ou il enseignait. Mais il fallait bien admettre qu’elle avait changé en dix ans : la gamine qu’il avait laissé a son départ avait eu le temps de grandir, de murir, de devenir adulte.

Zéphyr n’avait pu s’empêcher de poser trop de question. Ce n’était pas son habitude d’agir précipitamment, sans chercher la formulation parfaite qui lui permettrait d’obtenir exactement ce qu’il voulait. Pourtant, son retour à le GEMR l’avait affecté sur le plan émotionnel. Il faudrait d’urgence qu’il remédie à ce problème.
Si Raven acceptait ce duel, Zéphyr avait tout intérêt à être prêt : s’il en croyait les vêtements totalement noirs de la jeune femme, elle était très certainement devenue une des ombres. De plus, le fait qu’elle l’ait attaqué en plein jour démontrait qu’elle était sur de ses capacité et qu’elle n’avait plus grand-chose à craindre. Si ce combat avait lieu, il serait des plus intéressants !
Stop ! Le bibliothécaire s’emballait encore : une chose a la fois. D’abord les réponses, ensuite le combat. Comme d’habitude, Zéphyr fixa le fond des yeux de son interlocutrice pour mieux interpréter tout ce qu’elle pourrait dire en répondant au différente demande qu’il avait formulées.

Zéphyr écoutait avec attention. Il avait bien repéré deux ou trois points qu’il devrait éclaircir, mais dans l’ensemble tout était clair.

Ce dernier commentaire de Raven le fit sourire : malgré les années, les gens restaient plus ou moins les mêmes, et la charmante jeune femme qui se trouvait en face de lui avait gardé le même sens de l’humour. Il était cependant vrai qu’il avait dû vieillir un peu, mais il avait aussi acquit l’expérience du terrain. L’homme qu’il était a l’époque où il avait rencontré Raven n’avait finalement qu’un savoir très théorique sur le crime, et seul les dix dernières années avait pu lui enseigner ce qu’impliquait réellement son travail.

S’il avait bien compris, Emilia n’était autre qu’E. Brown, la directrice actuelle. Cependant, ce qui intriguait Zéphyr, c’était la manière dont Raven lui en avait parlé. Quand il l’avait croisé un peu plus tôt, il avait estimé que la femme devait avoir un peu moins de vingt-cinq ans, ce qui impliquait qu’elle était trop jeune pour avoir été l’une de ses élèves. En ce qui concernait monsieur Howard, il ne l’avait pas encore rencontré, et était donc moins apte à le reconnaitre. Son nom ne se liait pourtant a aucun souvenir, aussi loin qu’on puisse chercher. C’était assez cocasse de penser que son patron était trop jeune pour avoir été son élève …

Un sourire se dessina sur les lèvres de Zéphyr. Quelqu’un qui ne le connaitrait pas aurait pu trouver ce rictus particulièrement sadique mais il n’en était rien : en réalité, il était juste en train de passer mentalement en revu toutes les techniques de torture que ce même livre lui avait enseigné quand il était encore étudiant.

Pianotant un instant sur le clavier de son ordinateur, il se releva, l’air satisfait.

Pour faire en sorte de laisser le plus de choix paisible a la demoiselle, Zéphyr entrepris de sortir de leur rangement une bonne partie de son attirail. Ainsi, elle pourrait savoir ce dont il disposait et par la même occasion avec quoi il était près à se battre.
Il révéla donc le filin d’acier dissimulé dans sa montre, les multiples dagues glissées dans les faux replis de ses vêtements, les deux Desert Eagle personnalisés placé dans les holster qu’il portait sous les aisselles, la matraque caché dans sa chemise et pour finir la poigné d’explosif déposé au fond de diverses poches.

Zéphyr, après avoir placé le tout sur une table, recula d’un pas : une sorte de code tacite entre les combattants voulait que, lors d’un duel, aucun des participants ne puisse être accusé d’avoir pris l’avantage en commençant l’affrontement trop tôt.

Quand Raven eut fini de parler de son armement et se retourna vers lui, Zéphyr lui fit un clin d’œil amusé : Dix ans auparavant, il avait déjà exposé sa panoplie complète d’arme en tout genre lors d’un après-midi de travaux pratique. En fait, ce jour là, l’exercice consistait à être capable de repérer les différentes armes dont disposaient les examinateurs. Pour cela, les élève disposait d’une demi-journée de libre, durant laquelle il pouvait à loisir s’informer, espionner, voir même aborder leur professeurs respectif pour, le soir venu, être capable de faire un bilan complet de l’armement de chacun. A l’heur de vérité, Raven avait été la seule élève de sa promotion à déceler plus que les deux Desert Eagle de Zéphyr. Plus précisément, elle avait été la seule à remarquer certain pli étrange de sa veste, qui indiquait à quiconque l’observait de plus près qu’une lame y était dissimulée. Pour la récompenser, il lui avait montré l’étendu de son ignorance en lui dévoilant une bonne parti de son attirail.

En l’espace d’un instant, Zéphyr se rappela la caverne perdu dans la végétation du flan Sud du volcan qu’il avait entre-aperçu pendant son arrivé en hélicoptère. Il n’avait pas eut le temps de s’en préoccuper mais ses habitude de professionnel avait repris le dessus et l’avait incité à observer les lieux. Bien sur, il n’en avait distingué que l’entré, et encore. Peut être Raven parlait elle de ca ?

Alors qu’il prononçait ces mots, le bibliothécaire pianotait sur sa boite noire pour en tirer un maximum d’information concernant la grotte en question. Même si son entrainement lui permettait de tirer profits d’un terrain inconnu, mieux valait tout de même en apprendre le plus possible sur les conditions d’affrontement.

Raven avait particulièrement mis en valeur le mot VIEUX ; sans doute voulait elle faire remarquer au bibliothécaire, a qui elle donna un coup de coude accompagné d’un sourire, qu’il avait vieillit depuis leur dernière rencontre et que ses aptitudes physique n’avait pu que baisser. Pourtant, il était improbable qu’il ne s’agisse du seul raison. Si la GEMR formait toujours aussi bien ses élèves qu’elle le faisait à son époque, la jeune femme avait probablement appris à analysé ses interlocuteurs pour mieux les manipulé ou simplement pour mieux les comprendre. Même si tous deux n’étaient pour l’instant en aucun cas des ennemis, un bon professionnel continu toujours son entrainement en mettant en pratique son art le plus souvent possible.

Zéphyr, qui n’avait pas encore pris la peine de se tourner vers son actuel employeur, pivota d’un seul bloque vers elle. Saisissant son couvre-chef et baissant légèrement la tête en guise de salut puis s’adressa à la jeune femme.

Zéphyr était intriqué par les déclarations de la directrice, à tel point qu’il ne dit pas un mot à Raven tandis qu’elle s’éclipsait. Bien sur, il l’avait salué d’un mouvement de la tête, mais aucunes paroles n’avaient franchies ses lèvres.

Zéphyr n’était ni plus ni moins qu’en train d’argumenter contre sa nomination … un discours plutôt dangereux en temps normal mais qui ne pouvait pas porter préjudice dans le cas présent : Même s’il était finalement jugé incompétent, ce qui n’arriverais pas, il n’avait pas réellement besoin de l’être pour son rôle de bibliothécaire. D’autres auraient peut être été plus qualifié que lui, mais maintenant qu’il était la il remplissait toutes les conditions. En effet, les facultés fondamentales que tout membre du personnel de la GEMR se devait de posséder étaient la possibilité de se défendre face aux élèves ainsi que la capacité de tenir sa langue pour ne pas ébruiter l’existence de la GEMR. Dans ces deux catégories, Zéphyr était plutôt compétant. Ensuite, un bibliothécaire devait être capable de trouver rapidement n’importe quel document, ce que Zéphyr pouvait faire grâce aux longues années passé a arpenter les rayonnages, et de renseigner les élèves sur tout et n’importe quoi, et l’expérience acquise sur le terrain serait surement un atout indéniable.

D’après la réponse que venait de lui fournir la directrice, il s’emblait qu’elle était consciente de tout les arguments qu’il venait d’avancer et elle paraissait même particulièrement satisfaite qu’il les avance lui-même, comme si elle n’attendait que ca. Dans ces conditions, il n’avait plus rien a craindre pour son post et avait encore plus envi de savoir ce qui avait poussé la jeune femme qu’il avait en face de lui à le prendre au sein de la GEMR.
En revanche, selon toute vraisemblance, Zéphyr n’avait pas été assez précis ou explicite quand il avait parlé des archives, et il faudrait régler cela au plus vite s’il voulait pouvoir y accéder dans les plus brefs délais.

Même si la directrice accédait a sa demande, il lui faudra plusieurs semaines pour ingurgiter dix années d’archive détaillé. Les choses iraient bien sur bien plus vite qu’il n’avait pas, dans le même temps, a assurer une présence à la bibliothèque. Dans le cas ou il serait autorisé à s’informer sur le passé de l’école, il ne pourrait pas se permettre de quitter son post et ne pourrait donc en apprendre plus que durant ses temps libre, ce qui limitait les possibilités. Bien entendu, jamais il ne se permettrait de faillir à sa tache et à laisser la bibliothèque vide alors qu’il en avait la charge.

En entendant les explications de la directrice, Zéphyr s’empressa d’e sortir sa boite noire et de suivre les instructions qui lui permettrais d’accéder au archives à tout moment, partout. C’était une aubaine. Il allait pouvoir vivre virtuellement les dix dernières années de l’école en un temps record ! Et sans que son travail en pâtisse. La seule contrainte qu’il lui restait était la vigilance : jamais un élève ne devait avoir accès à ces informations vitales pour la sécurité de l’établissement. Certains détails présent des les archives pouvaient se révéler être de véritables armes pour qui saurait s’en servir. Comme les locaux étaient rempli de futur criminel, il y avait fort à parier que nombre d’entre eux seraient en mesure de profiter de ces informations.

Sauf si E. Brown avait encore des choses à lui communiquer, il semblait que l’entretient touchait à sa fin. Pourtant, en son fort intérieur, Zéphyr sentait qu’il oubliait de parler de quelque chose. Quoi ? Il aurait été incapable de le dire. Il savait juste qu’il s’agissait d’une chose importante. Il ne lui restait plus qu’a espéré que cette information de soit pas vital…
Soudain pris d’une certaine lassitude, il détourna quelques instants ses yeux de son employeur pour explorer du regard son nouveau lieu de travail. Il faudrait qu’il se réhabitue rapidement à la vie étudiante, même s’il n’était plus a proprement parler un étudiant. Si ses souvenir était exacte et si ce que la directrice lui avait expliqué n’était pas une tromperie, l’ensemble du corps enseignant de la GEMR avait pour habitude de se considéré comme en formation permanente et donc de n’être que des espèces d’étudiants supérieurs. En tant que tel, ils passaient beaucoup de temps à la bibliothèque pour faire des recherches et élaborer leurs connaissances.

Alors que Zéphyr tournait les talons après un bref salut de la tête, son interlocutrice qui s’était interrompu repris la parole. Elle expliqua alors en quoi la boite noire qu’il possédait était différente de celle dont il s’était si souvent servit dix ans auparavant. Selon ses dires, rien de fondamental n’avait vraiment été ajouté. Seules de nouvelles options avaient été implémentées pour consolider l’édifice des programmes déjà en place.
En y repensant, il ne s’était jamais vraiment investi dans l’informatique avant de quitter la GEMR et de ce rendre compte de l’importance de cet outil. Ainsi, lorsqu’il était encore professeur, il n’utilisait que le stricte minimum parmi les diverses option de sa boite noire ; Et il comptait bien remédier à cet oubli, dix ans après.

La discussion étant apparemment close, le bibliothécaire s’éloigna d’un pas énergique. Pourtant, au bout d’une demi-douzaine de mètre, un souvenir lui revient en mémoire, et il se retourna une dernière fois vers son employeur.

Sans attendre une quelconque réponse, Zéphyr s’en alla vers sa chambre.